230 ans de démographie à Cortevaix, de 1793 à nos jours
En interprétant les tableaux de recensement depuis la Révolution jusqu’à 2020, on constate que la commune a perdu 456 habitants, cumulant des hausses et des baisses. Mais entre son niveau le plus haut de 1841 (935 habitants) et son niveau le plus bas en 1990 (202 habitants), on constate une perte de 733 habitants. Pour les multiples raisons expliquées plus loin, cette chute de 78,4% s’est révélée un véritable désastre démographique pour notre commune, à l’image des campagnes françaises qui on subit le même sort.
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On peut découper l’évolution en sept phases depuis 230 ans
1
1793 › 1841
707h › 941h
Gain de 234 habitants en 48 ans
Malgré une importante épidémie de choléra en 1832, la population a augmenté sensiblement de près de 4,9 personnes par an en moyenne sur près d’un demi-siècle soit +33%.
2
1841 › 1861
941h › 909h
Perte de 32 habitants en 20 ans
Une nouvelle épidémie de choléra a sévi en 1856, la commune est sur un plateau stable avec une tendance à la baisse de 1,6 personne par an sur 20 ans soit -3%.
3
1861 › 1901
909h › 548h
Perte de 361 habitants en 40 ans.
À partir de cette période, la commune entame une décrue démographique inexorable. Lors de cette phase, trois phénomènes se conjuguent, tout d’abord la guerre franco-prussienne de 1870 : 4 morts au combat, la crise du phylloxera, puis la révolution industrielle qui envoie de nombreux ouvriers agricoles et les jeunes vers les casernes et les chantiers de chemin de fer, la sidérurgie lorraine et du Creusot, vers l’industrie lyonnaise. La commune perd en moyenne 9 habitants par an sur 40 ans soit -40%, jusqu’à 17 habitants par an entre 1886 et 1891.
4
1901 › 1946
548h › 293h
Perte de 255 habitants en 45 ans.
La première moitié du XXe siècle s’avère catastrophique, cumulant deux guerres mondiales. La commune perdra lors des deux guerres 27 jeunes hommes morts tombés au champ d’honneur, provoquant un grave déficit de naissances à venir. La commune est privée de sa jeunesse masculine, partie dans les centres industriels ou morte au combat. Les filles iront également chercher du travail et faire leur vie dans les bourgs commerçants comme Saint-Gengoux-le-National, Cormatin et Cluny voire Mâcon. Le textile, la confection et la bonneterie employaient de nombreuses femmes et jeunes filles. La population commence à vieillir, faute de naissances suffisantes, la pyramide des âges s’inverse avec une perte approchant 5,7 personnes par an sur 45 ans soit -47%.
5
1946 › 1990
293h › 202h
Perte de 91 habitants en 44 ans.
Concernant la productivité des exploitations, la perte considérable de main d’œuvre d’antan a été largement compensée par la mécanisation de l’agriculture. Le nombre d’exploitations s’est contracté et leur surface s’est considérablement agrandie. C’est la révolution agricole d’après-guerre.
Chalon-sur-Saône, Mâcon et Lyon ont continué à attirer des jeunes, laissant les personnes âgées. Le baby-boom d’après guerre n’a pas contribué à la relance de la commune car, en dehors de la construction artisanale et de l’agriculture, il n’y avait ni débouché industriel ni marchand sur place.
Par contre, l’usine de Massilly et plus tard Oxxo à Cluny ont stabilisé le salariat
de ces communes, en permettant aux jeunes de rester dans leur commune d’origine. C’est toujours le cas. En 44 ans, la commune a perdu 2,1 personne par an soit -31%.
6
1990 › 2008
202h › 264h
Gain de 62 habitants en 18 ans.
À l’approche de l’an 2000, s’est produite
une vague inespérée de retours au pays,
les néo-ruraux. Des jeunes travaillant
à Mâcon, Chalon-sur-Saône etc. se sont installés mais aussi des retraités et des étrangers à la commune. Fait nouveau, il y a eu des constructions nouvelles à Confrançon. En 18 ans, Cortevaix a regagné 3.4 habitants par an soit +31%.
7
2008 › 2020
264h › 251h
Perte de 13 habitants en 13 ans.
Malgré des installations récentes, du fait d’une pyramide des âges défavorable, de nombreux anciens nous ont quittés ces dernières années, ce qui a stabilisé la population à 250 habitants depuis une douzaine d’années. Sur cette période la perte est de 1,1 habitant par an soit -5%.
Malgré ces chiffres peu encourageants, il faut noter un point très importants qui n’apparaît pas dans les statistiques, et qui permet une occupation périodique du bourg et des hameaux/villages, ce sont les résidences secondaires. Les nombreuses maisons vides des années 1960 ont été rachetées par des Européens, principalement Suisses, Allemands, Anglais, Néerlandais, Belges et Luxembourgeois. Puis, après l’an 2000, les Français ont embrayé le mouvement. A cela il faut ajouter les natifs ou originaires de la commune qui y sont revenus au pays à leur retraite où en résidence secondaire.